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raison que ceux-ci seront récompensés au ciel du loyer éternel, s'ils persistent jusques à la mort; et comme défenseurs de là foi, remporteront la palme du mar­tyre. ( Décidé unanimement eri Sorbonne le septieme Jourdé may 15go.)
Le méme jour sur le soir, le roi de Navarre campa éevant Paris C1), depuis la porte Saint-Antoine jusques à celle de Montmartre, et donna ordre de brûler tous les moulins qui étoient ès environs.
Le mardy onzième de may, par ordre du duc de Nemours, Ies Parisiens commencerent à fortifier Ieur ville; ils abkattirent plusieurs maisons dans les faux­bourgs. dont les ennemis auroient pû les endommager. A ces travaux contribuèrent tous les bourgeois, qui plus, qui moins. Les seigneurs qui étoient dans la ville alloient souvent voir les travailleurs, et les anïmoient par leur presence; et les prédicateurs, entre autres Pierre Christin, par leurs exhortations.                i
Le mercredy douzième de may, les seigneurs se ren­dirent chez M. lé duc de Nemours, sçavoir : Ie légat, l'ambassadeur d'Espagne, celui d'Ecosse, le cardinal de Gondi, l'archevêque de Lyon, et plusieurs dû corps du parlement; délibérèrent de donner volontairement de l'argent pour payer les soldats et autres.
Le quatorzième, le chevalier d'Aumale fît une sortie, et força les ennemis d'abandonner l'abbaye de Saint-Antoine : action brave et généreuse, mais qui fut ta­fs) Canipo, devant Paris : tf enri vr n'avoit alors que douze mille hommes de pied et trois mille chevau*; il y avoit dans Paris folus de cinquante mille hommes armés. Vers minuit, l'armée du Roi attaqua les faubourgs, qui en moins de deux heures furent tous pris. Rien ne pouvoit plus entrer dans la ville, qui auroit été obligée à se rendre, si le Roi eût été bien servi.
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